INTRO
La mâchoire est l’articulation la plus utilisée du corps humain. Elle permet la mastication, la déglutition et la communication. La douleur à la mâchoire est un problème courant qui apparait chez 60 à 70 % de la population dont le pic se situe entre 30 et 40 ans. Les douleurs ainsi que les causes peuvent être multiples ce qui rend l’identification du problème compliqué.
Le but de cet article et d’informer et expliquer les douleurs liées à cette articulation.
Anatomie
La mâchoire est composée de deux Os :
- La mandibule
- l’os maxillaire
Ils sont séparés par le disque articulaire, le tout entouré d’une capsule. Les principaux muscles impliqués sont : Le masséter et le temporal pour la fermeture et le ptérygoïde médial et latéral pour l’ouverture.
Figure 1 source: livre massothérapie clinique, Clay and Pounds
Symptômes
Le plus souvent les symptômes s’expriment au niveau de la mâchoire. Ils apparaissent lors de la mastication, du bâillement et aussi lors d’une prise de parole de longue durée. Si la douleur n’est pas liée au mouvement de la mâchoire, il faut alors chercher une autre cause.
Parfois la douleur peut être projetée au niveau du cuir chevelu, du cou et même du dos. Lorsque le problème est principalement musculaire, la douleur peut provoquer des céphalées de tension, des acouphènes, vertiges et même des diminutions auditives. Par ailleurs, si le problème est intra-articulaire, on observe une perturbation lors de l’ouverture et la fermeture de la mâchoire avec parfois des crépitements, des claquements, des verrouillages et aussi des déviations lors du mouvement.
La valeur normale pour une ouverture buccale est estimée entre 35mm et 45mm. Si les douleurs à la mâchoire durent depuis plus de 3 mois, on peut estimer que le problème est devenu chronique.
Cause
Les causes liées à la douleur à la mâchoire sont parfois difficiles à déterminer parce qu’elles sont multi factorielles. Cependant il est important d’effectuer cette recherche afin de cibler au mieux le problème et d’être plus efficace dans le traitement. Le plus fréquemment, les patients ont un problème myofascial à cause d’une tension importante, d’une fatigue ou d’un spasme des muscles masticateurs.
Certaines pathologies peuvent créer ou amplifier les symptômes myofasciaux lié aux douleurs à la mâchoire. C’est le cas par exemple du bruxisme (grincement et serrement des dents). Dans un contexte plus global la posture du patient en lien avec les chaines musculaires peut créer une tension anormale des muscles masticateurs et ainsi créer ou amplifier ces douleurs. On remarque aussi que la situation psycho-sociale du patient joue un rôle dans les douleurs, ça peut être le cas lors de troubles cognitifs, certains troubles psychologiques et lors des dépressions.
Lors de troubles auto-immunitaires tel que la fibromyalgie, on constate des dysfonctionnements de tension des muscles de l’articulation temporo-mandibulaire.
Lorsque le problème touche l’articulation temporo mandibulaire la cause est majoritairement mécanique ou inflammatoire. On retrouve par exemple une dégénérescence du cartilage tel que l’arthrose ou alors des chocs traumatiques sur la mâchoire entrainant une luxation ou un déplacement du disque. Concernant les maladies inflammatoires tel que la polyarthrite ou la spondylarthrite, elles peuvent être la cause d’un problème mécanique à la mâchoire qui entraine une inflammation de la capsule articulaire. On remarque aussi qu’une hypermobilité peut créer des dysfonctionnements articulaires et engendrer une douleur à la mâchoire.
Traitement
Avant d’énumérer les solutions envisageables pour résoudre les douleurs à la mâchoire, il convient de préciser que chez les patients symptomatiques, 40% des personnes résolvent le problème sans aucun traitement. Chez les personnes nécessitant un traitement, dans 50-90% des cas l’approche conservatrice suffit à solutionner les douleurs à la mâchoire. Afin d’obtenir les meilleures chances de réussite, l’identification de la douleur et la gestion des facteurs qui prédisposent ou contribuent est essentielle pour évoluer dans la bonne direction. C’est pour cela que votre professionnel de santé vous conseillera dans un premier temps un traitement non pharmacologique tel que la physiothérapie. Si cette approche ne suffit pas il vous aiguillera vers des spécialistes tel que gestion de la douleur, chirurgien… ect.
Le traitement de physiothérapie consiste dans un premier temps à réconforter le patient par des explications et l’identification de la source de la douleur. Ensuite l’éducation thérapeutiques est primordiale pour l’auto-rééducation. Cela consiste à reposer l’articulation par exemple en adaptant une nourriture douce, appliquer du chaud et effectuer des mouvements passifs et des étirements enseignés par le physio. Les manipulations effectuées par le physio vont être à la fois locales mais aussi globales via les chaînes musculaires et physiologiques. Les résultats sont très satisfaisants pour les problèmes articulaires, concernant les douleurs musculaires la physio seule permet une meilleure souplesse et contribue à la diminution des douleurs mais une approche pluridisciplinaire offre de meilleur résultat si le problème persiste.
Aux vues de la forte concordance entre l’aspect cognitif et psychosocial les spécialistes de la douleur peuvent être très efficace si la douleur persiste. La thérapie cognitivo-comportementale est un bon outil pour la gestion de la douleur à court et long terme en travaillant sur la gestion et l’hygiène du sommeil, la diminution du stress et la diminution du serrement et grincement des dents.
Une consultation chez un chirurgien maxillo-facial est très utile si le patient ne répond pas aux traitements conservateurs, si la douleur est intense ou si la mâchoire présente un dysfonctionnement lié à un problème traumatique ou une fracture complexe. Si le problème est musculaire et que le patient présente un bruxisme et un serrement dentaire nocturne important, le chirurgien peut vous proposer une attelle occlusale ou non-occlusale. D’autres part si les douleurs importantes sont musculaires et entrainent des maux de tête, le chirurgien peut effectuer des injections de botox dans les muscles concernés. Cela soulage bien le patient mais l’efficacité n’est pas permanente et la durée et variable selons les personnes.
Lien 1 : https://www.aafp.org/afp/2015/0315/p378.html
Liens 2: https://www1.racgp.org.au/ajgp/2018/april/temporomandibular-dysfunction/
Commentaires récents